Pastres de montanha
(Bergers de montagne)
Pastres dei Montagno,
La Divinita
Apres per compaigno
Vost'humanita :
etc.
Bergers des montagnes,
La Divinité
A pris
pour compagne
Votre humanité :
Elles sont dans la personne
D'un petit garçon
Que son père donne
Pour votre rançon.
La troupe fidèle
A pris grand plaisir
A entendre la nouvelle
Que l'ange lui a dite.
Ils ont peine à croire
Que cela soit vrai,
Ils veulent aller le voir
Là, où il repose.
Le plus vieux des bergers,
Est le
plus savant,
Examine les astres :
Pour savoir s'il fera-t-il beau temps ?
Il dit qu'en pleine lune
Le temps est toujours au vent du nord,
Et quand la bise souffle,
Il dit qu'il fait bien froid.
Guillaume s'habille,
Revêt son justaucorps,
Et dit à sa fille :
« Demeurez à la maison,
Devidez la soie,
Gardez le troupeau,
Trayez vos brebis,
Faites sortir les agneaux. »
Si vous voyez sa femme,
Le cœur gros comme un bœuf,
Elle verse des larmes
Grosses comme des œufs ;
Elle est inconsolable
De ne pouvoir aller
Voir l'accouchée
Et l'enfant qui est né.
Les autres bergères,
Demain, très tôt,
Vers les sept heures,
Seront en chemin.
Je crois que leurs moufles
Ne leur seont pas inutiles,
Car le vent qui souffle
N'est guère chaud.
Source : Mémoires sonores - Al canton de Nant
Gemp, cassette audio - B5
Chant : Henriette Cannac.
Original (extrait MP3)
Origine : Nicolas Saboly (1614-1675)
Traduction du provençal en français par Henri Moucadel, dans son ouvrage : Recueil des Noëls provençaux, page 208.