Origine : ?
Année de l'arrangement : 2011


 

Complainte de Cartouche


Enfin Cartouche est pris
Avecque sa maîtresse !
On dit qu'il s'est enfui
Par un tour de souplesse
Un chien l'a fait r'pincer
Dès le matin !

2.
On l'a mis au cachot
Avec un fort bon drille.
Sans couteau ni ciseaux,
Ni marteau, ni faucille,
Leurs mains ont fait un trou
Chez le voisin.

3.
Il dit à la question :
« Je ne suis pas Cartouche,
Je suis Jean Bourguignon,
Je ne crains point vos douches
Je suis Lorrain d'nation
Je suis Lorrain. »

4.
On le mena Jeudi
En place de Grève;
Tout était si rempli
Que tout le monde y crève;
Puis on l'a fait sortir
De sa prison.

5.
En montant l'escalier
De l'Hôtel de ville,
Il dit au gonfalier :
« Ami, je suis débile,
Donn'moi-z-un verr' de vin,
Mon cher ami. »

6.
On dit qu'il accusa
Grand nombre de personnes
Des pays étrangers,
Des femmes et des hommes.
Il fut exécuté
Le vendredi.


Source : J. B. Weckerlin - Chansons populaires du pays de France, volume I, page 182

"Sur le chant : Il était un berger."

"…Louis Dominique Garthausen, dit Cartouche (mais aussi Bourguignon ou Lamarre),
né en 1693 et mort le 28 novembre 1721, était un brigand puis un chef de bande…

Intelligent, acrobate et spirituel, Cartouche, qui redistribue une partie du bénéfice de ses crimes aux petites gens,
gagne vite une certaine estime parmi une population exaspérée par les corruptions de l'époque.

Trahi par Gruthus, son complice qui sauve ainsi sa peau (et peut-être aussi dénoncé par une femme),
il est arrêté au petit matin dans le cabaret Au Pistolet, à la Basse-Courtille, le 14 octobre 1721.

La légende dit que réveillé à temps, il manque réussir son évasion, mais est « trahi » par un chien qui se met à hurler.
Mené pieds nus au Châtelet, il y est retenu enchaîné dans une cage afin de prévenir toute évasion.

…il est roué* vif en place de Grève, à Paris, le 28 novembre 1721…"
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*Le supplice de la roue procédait de la façon suivante :
le condamné était attaché sur une croix de Saint-André pourvue d'encoches sur la longueur.
À ces endroits, le bourreau frappait les membres avec une barre de fer pour les briser.
Puis il défonçait la poitrine d'un grand coup.
Il attachait alors le supplicié, bras et jambes repliés sous lui, sur une roue montée sur un essieu et le laissait ainsi exposé jusqu'à ce que mort s'en suive.

Utilisé en Europe à partir du XVIe siècle, ce supplice est réservé aux criminels à partir de 1535 environ en France ;
auparavant, ils étaient exécutés sur le bûcher qui, à partir de cette époque, fut réservé aux hérétiques.
La roue fut le supplice réservé aux brigands, dont un exemple peut être Louis Mandrin en 1755.
(http://fr.wikipedia.org/)