Origine : Nivernais (Autun-en-Morvan)
Année de l'arrangement : 1985


 

M'y promenant le long de ces verts prés

(chant de moisson)


M'y promenant le long de ces verts prés,
J'ai entendu le marinier chanter.
Beau marinier, en revenant des îles,
Il m'a fort bien prié d'entrer dans son asile.

 

2.
Moi j'ai trouvé le marinier si beau,
J'ai mis le pied sur son joli vaisseau.
Il vient un vent dessus la mer qui tremble ;
Il conduit le vaisseau en dehors de la France.

 

3.
Le marinier qui conduit le vaisseau
N'a pas su faire prendre l'ancr' dans l'eau.
La belle pleure, elle se désespère
De s'y voir embarquer si loin des bords d'la terre.

 

4.
Le marinier qui la voyait pleurer
Lui dit : — La bell', je vous prie de cesser !
Cessez vos pleurs, ils sont si téméraires.
Avant qu'il y ait sept ans nous rentrerons sur terre.

 

5.
— Que diront donc les fill' de mon pays,
D'être restés sept ans sans revenir ?
Que diront donc mon père, aussi ma mère,
D'être restés sans revenir les voir-e ?

 

6.
Ah ! vous, les fill', les fill' à marier,
N'écoutez pas les garçons mariniers !
Pour un moment de joie et de plaisir-e,
Vous en coût'ra, comm' moi, beaucoup de déplaisir-e !


Source : Joseph Canteloube - Anthologie des Chants Populaires Français, t. 3 page 223