Origine : Bourgogne (Auxerrois)
Année de l'arrangement : 1982


 

Dès l'matin, on prend la hotte

(chanson de vigneron)


Dès l'matin, on prend la hotte
Et tous les houquiots;
Les saciots et puis les guêtres
Et nos gros sabots;
Et puis on va boir' la goutte,
A pein' pour six liards;
Ça nous fait casser un' croûte,
Ça chass' le brouillard, (bis)

 

2.
A midi, chacun apporte
Un' brassé' d'courtiaux,
On fait du feu entr' deux mottes,
Et on a bien chaud.
On entam' la politique;
N'y a pas d'avocat
Ni d'notair' qui nous explique
Mieux les lois de l'Etat. (bis)

 

3.
Le soir, en rentrant des vignes,
S'il n'est pas trop tard,
Nous voyons, au dessus d'la ville,
Un épais brouillard.
C'est la fumée d'nos cambuses,
L'feu y est allumé;
Et nos ménagèr' s'amusent
A fair' notr' souper. (bis)

 

4.
Dieu ! Quel souper délectable !
D'la bonn' soupe aux pois,
Des pomm' de terr' sur la table,
On se lèch' les doigts.
Du vin dans un' grande cruche,
Et qui est bien bouchée;
Des échalas comme bûches
Pour nous réchauffer. (bis)

 

5.
Grand Dieu ! Quel métier d'galère,
Que d'êtr' vigneron !
Toujours à gratter la terre,
En toute saison !
J'aurais d'l'argent plein un' tonne,
Bien plus qu'un baron,
Qu'on n'dirait pas : " C'est un homme ! "
Mais : " Un vigneron ! " (bis)


Source : Joseph Canteloube - Anthologie des Chants Populaires Français, t. 3 page 278

On trouve ce chant dans A. Udry, Vieilles chansons patoises de tous les pays de France, page 229
lequel indique : chanson recueillie par Mme A. Beau.

 

Voir la version du Pays de Beaune :

Le vigneron (2) n° 824 page 42

et
une version quasi identique recueillie en Sologne :

Le Métier de Vigneron n° 1011 page 51