Légende dorée

Jacques de Voragine est connu comme l’auteur de la Légende dorée  ou Legenda aurea, qu’il serait plus exact de traduire par Légende d’or.

Rédigée entre 1250 et 1280, sans que l’on puisse préciser davantage la date, cette vaste compilation d’histoires des vies et des martyres des saints mêlées d’épisodes de la vie du Christ a connu dès sa parution une grande vogue.
Le manuscrit le plus ancien conservé à l’heure actuelle est le Codex Monacensis 13029 de la Staatbibliothek de Munich, manuscrit rédigé en 1282 au couvent de Prüfening près de Ratisbonne.

La Légende dorée  a été considérablement élargie et amplifiée pendant les premiers siècles qui suivirent l’apparition de l’œuvre, qui ne comportait primitivement que cent quatre-vingts légendes alors que certaines éditions du XVe siècle en possèdent quatre cents.

Le but de Jacques de Voragine ne fut certes pas d’ordre historique, mais bien plutôt d’ordre moral :
l’élément sentimental et merveilleux constitue l’essentiel des épisodes.

Voragine n’est pas l’auteur de ces histoires, mais il a compilé des sources antérieures souvent connues de seconde main, qu’il cite d’ailleurs comme preuves: évangiles apocryphes, tels ceux de Nicodème, textes de saint Augustin, de saint Jérôme, de Cassien, de Grégoire de Tours, entre autres.

On observe de très grands rapports avec le Speculum Historiale  de Vincent de Beauvais, achevé en 1244:
la plupart des épisodes des vies des saints se retrouvent dans les deux ouvrages, et Jacques de Voragine cite lui-même Vincent, mais les textes des deux auteurs ne sont jamais identiques en tous points.

Il est certain que l’ouvrage de Voragine a eu une influence considérable sur l’art du Moyen Âge dès la seconde moitié du XIIIe siècle, et la multiplication des représentations de vies des saints, la multitude de scènes anecdotiques, le goût du détail familier et touchant en fournissent la preuve.

Mais la gloire abusive qu’a connue la Légende dorée  pendant tout le XIXe siècle a quelque peu faussé la recherche sur l’iconographie et l’hagiographie du Moyen Âge en évinçant les autres sources extrêmement nombreuses.


Source : Encyclopædia Universalis (extraits)